Acteurs
Les Personnes malades
Conduite automobile : en Écosse, les personnes atteintes de démence ont droit au macaron de stationnement « handicapé »
En avril 2016, les autorités de transport écossaises avaient mené un projet pilote pour étendre le droit au macaron de stationnement « handicapé » (Blue badge) à toute personne ayant un déficit cognitif important ou un trouble de santé mentale, ayant droit à des aides sociales, non consciente des dangers de la circulation automobile, et qui pourrait compromettre la sécurité de la personne ou d’autrui lors de leurs déplacements. Cela permet aux personnes malades de se garer plus près de leur destination. Le succès du projet a conduit à une extension permanente du macaron de stationnement aux personnes atteintes de troubles cognitifs diagnostiqués. L’initiative est soutenue par l’association Alzheimer Écosse. Alzheimer Scotland, Action on Dementia.
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Envies d’ailleurs
Les pompiers du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône, qui couvre un bassin d’un million d’habitants, sont intervenus 437 fois en 2 ans pour rechercher des personnes potentiellement en danger de mort. Dans 25 % des cas, ces disparitions concernaient des personnes âgées de plus de 60 ans qui étaient parties principalement de leur domicile (58 %) ou d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) (34 %). En moyenne, la recherche avait duré 5 h 20. « Les pompiers ont constaté que les proches ou les soignants donnaient parfois l’alerte un peu tard, pensant être capables de retrouver la personne eux-mêmes », indique le professeur Bonin-Guillaume, gériatre à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille. » Les médias ne parlent souvent que des disparitions qui se terminent tragiquement. En réalité les « fugues », qui restent rares, se terminent bien dans l’immense majorité des cas », souligne le Dr Huvent-Grelle, gériatre au CHRU de Lille, qui a coordonné en 2009 une étude sur le sujet dans 65 EHPAD du Nord accueillant au total 6 649 patients. Sur un an, 66 disparitions ont concerné 48 personnes qui ont été retrouvées saines et sauves, et en moins d’une heure, dans 60 % des cas. Dans 55 % des cas, le résident a indiqué être parti pour rentrer chez lui. « C’est un motif fréquemment évoqué par les personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer, en particulier lors d’une hospitalisation. À un moment, elles se demandent ce qu’elles font là et, assez naturellement, veulent rentrer chez elles », explique le professeur Marc Verny, responsable du centre de gériatrie du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière à Paris. Parfois, c’est son domicile que la personne éprouve le besoin de quitter, souvent avec l’envie de retourner dans la maison de son enfance. On voit aussi des femmes qui, en fin d’aprèsmidi, veulent aller chercher les enfants à l’école. Ou des hommes qui souhaitent aller à la poste pour toucher leur pension. Dans ce cas, il faut que le proche ou le soignant tienne un langage rassurant, en disant que les enfants sont en sécurité ou que l’argent a déjà été versé sur le compte. Parfois aussi, c’est sans but précis que la personne s’en va. « Elle profite d’une porte ouverte pour partir se promener et finit par se perdre », explique Marc Verny, en reconnaissant que la prévention de ces « fugues » est parfois difficile. « Les EHPAD ne sont pas une prison, et plutôt que de tout barricader avec des digicodes et des caméras, il faut surtout augmenter la présence humaine », abonde le Dr Huvent-Grelle.
La Croix, 22 décembre 2018. www.la-croix.com/Journal/Quand-malades-dAlzheimer-des-envies-dailleurs-2017-12-22-1100901355