Gérontologie et Société No154 : Maladie d’Alzheimer et droits de l’Homme
Quels droits de l’Homme pour les plus vulnérables de nos anciens. Le numéro 154 de Gérontologie et Société, coordonné par un philosophe, Mr Fabrice Gzil, s’attelle à ce redoutable problème, redoutable car difficile à traiter au plan philosophique, juridique et encore plus difficile à mettre en œuvre sur le terrain. Le vieillissement ne concerne pas une marge isolée de population. Nous sommes tous concernés (sauf accident de la vie), malheureusement ou heureusement tout dépendra de l’évolution de la société dans la gestion des risques qu’encoure notre liberté personnelle avec l’accroissement de la vulnérabilité. Les troubles cognitifs sont de plus en plus fréquents dans les tranches d’âges élevés et très élevés faisant accroitre le risque de voir nos droits élémentaires bafoués. De plus, malgré les efforts et la vigilance des associations, en particulier de la Fondation Nationale de Gérontologie, la stigmatisation, la maltraitance des personnes âgées existent, parfois bien cachées mais heureusement peu nombreuses dans des établissements qui veulent avoir pignon sur rue. Droit, citoyenneté, liberté sont le cocktail présenté avec le sérieux habituel de la revue Gérontologie et Société. Sont discutées aussi dans le No 154 de la revue, les difficiles questions de l’accès au consentement, satellite de la capacité à donner son consentement pour la personne âgée, du nécessaire contrôle extérieur du respect de cette liberté. Parole est aussi donnée à une usager, Mme Ollivet dont le libre propos est de pointer la vulnérabilité des personnes malades mais aussi des familles, et de soulever la question des craintes lorsqu’elles ont repéré une difficulté, pour elle-même comme pour leur parent. Faire remonter la parole des familles et celle des malades n’est pas si facile, et du chemin reste à parcourir. Son fléchage est dans le sens de la démocratie sanitaire. Excellente lecture donc, qui donne à réfléchir et qui doit permettre de garder centré notre regard praticien sur la dignité inaliénable de la personne humaine, indépendamment de l’âge, ou de quelque autre critère.
Caisse nationale d’assurance vieillesse
ISBN 9782858231102
180 pages
26,50 €
Dictionnaire impertinent de la vieillesse
Michel BILLE, Christian GALLOPIN, Alain JEAN, Didier MARTZ, José POLARD
Érès éditeur Impertinent, vous avez dit impertinent ? Ho ! pardon, un pertinent ouvrage. Sous la direction de Michel Billé et de collaborateurs compétents sont rassemblés dans ce livre de courts articles à la façon d’entrées d’un dictionnaire iconoclaste, sur des sujets de gériatrie, de gérontologie ou simplement des remarques de bons sens sur le vieillissement en général. Impertinent, certes si l’on mesure ce qui est avancé par les auteurs, la réalité, par rapport à ce qui est dit à travers les litotes surannées et les cadenas de la langue de bois, la rhétorique. Impertinent car les auteurs manipulent parfois des touches d’humour toujours de bon ton, pour penser au vieillissement hors des chemins tellement battus qu’il n’y a plus d’herbe. À 50 ans, si vous n’avez pas un Rolex, vous avez raté votre vie, à 90 ans, où l’avez-vous posé ? La réflexion des auteurs convient le lecteur à une posture non conventionnelle, inventive, ouverte sur les questions du vieillissement. EHPAD’côté, l’association qui a porté l’ouvrage, au-delà du livre propose une invitation à reformuler les modèles « prêts à penser » de la « prise en charge » des vieux, pour faire du « sur mesure ». Ouvrage à mettre dans toutes les mains.
Érès éditeur, L’âge et la vie – prendre soin
ISBN 9782749255743
352 pages
16,50 €